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Rapport du CAT sur les mineurs impliqués dans des projets terroristes en France

Le Centre d'Analyse du Terrorisme (CAT) a sorti un rapport sur les mineurs impliqués dans des affaires de terrorisme entre 2014 et 2024.

Le Centre d'Analyse du Terrorisme est un centre de recherche qui a pour but de proposer une plateforme d'information et d'analyse sur la menace terroriste.

Ce rapport met en avant des données chiffrées intéressantes sur les mineurs impliqués dans des projets terroristes :

  • Depuis 2014, sur 76 projets d’attentats déjoués, 23 projets impliquent des mineurs (dont 2 tentatives), soit un 1/3 des projets d’attentats.
  • De 2015 à 2023, 110 personnes ont été jugées pour des infractions terroristes commises en tout ou en partie en tant que mineurs
  • 5 projets d’attentats portés par des mineurs ont été recensés par le CAT durant l’année 2023, outre les 3 projets déjà déjoués en 2024, dont un en lien avec la Belgique (impliquant au total 5 mineurs français).
  • Depuis deux ans, un rajeunissement significatif des auteurs d’infractions à caractère terroriste est observé.

Le rapport indique qu'entre 2017 et 2021, le nombre de projets d'attentats impliquant des mineurs a diminué (probablement du à la perte d'influence de l'Etat Islamique à partir de 2019 et à la pandémie de Covid-19). Mais ce phénomène s'est ravivé depuis 2023. La moyenne d'âge des individus impliqués est de 16 ans et il s'agit en grande majorité (79%) de jeunes hommes, bien qu'on constate une augmentation de l'implication de jeunes femmes dans des projets d'attentats.

Le rapport souligne surtout que ce rajeunissement significatif des individus impliqués peut s'expliquer par une perméabilité très forte des jeunes aux discours radicaux, notamment en ligne. La fragilité due à leur jeune âge rend ces individus très réceptifs aux rhétoriques radicales, d'autant plus lorsque celles-ci s'accompagnent d'élements de mises en scène sur internet. Ainsi, pour la plupart des individus arrêtés, la radicalisation s'est faite à travers des vidéos visionnées sur les réseaux sociaux, et des échanges sur des plateformes de jeux vidéos ou des messages cryptées. Les réseaux sociaux sont des lieux sur lesquels ces jeunes se radicalisent, mais sont aussi des plateformes sur lesquels des individus isolés les uns des autres peuvent se rencontrer, s'embrigader mutuellement et organiser à distance des actions violentes. Le passage à la violence tel qu'il est imaginé par ces jeunes vise le plus souvent les forces de l'ordre/militaires (30%), les communautés juives et chrétiennes (15%), les lieux publics (15%) ou l'école (11%).

Il y a donc un véritable enjeu sur la prévention de la radicalisation sur les réseaux sociaux et en ligne plus généralement. Le CRPRS est très sensible à ces questions et promouvoie différentes actions d'éducation aux médias. Aborder le traitement de l'information par les jeunes, leur consommation de contenu sur les réseaux ou encore leur résilience face aux théories du complot semble donc essentiel.

Pour accéder au rapport complet, suivez ce lien.

Publié le 11 juillet 2024