Rapport sur la sociologie du djihadisme français

Rapport produit par l’administration pénitentiaire, en partenariat avec Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. 

Un nouveau rapport vient de paraitre le 5 décembre 2022, produit par l’administration pénitentiaire, en partenariat avec Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Il propose une analyse sociologique du djihadisme français.  

Produit par Xavier Crettiez, Romain Seze et en collaboration avec Jennifer Boirot, il s’intitule : « Sociologie du djihadisme français ; Analyse prosopographique de plus de 350 terroristes djihadistes incarcérés ».

Découpé en quatre parties, il propose une analyse complète et intéressante sur le sujet.

Dans l’introduction vous retrouverez la méthodologie utilisée ainsi qu’un état de l’art des recherches scientifiques menées jusqu’à présent. Une analyse des différents courants est proposée. Elle met en exergue leur complémentarité et leurs limites. On retrouve :  

  • L’approche culturaliste qui explique que certaines socialisations à l’islam prédisposent à la violence djihadiste.  
  • L’approche minoritariste qui explique le djihadisme par la demande.
  • L’approche générationnelle qui repose sur un effet démographique.

Ce rapport s’appuie sur l’analyse de sources produites par l’administration pénitentiaire lors de la prise en charge de personnes écrouées pour infraction à caractère terroriste.

Dans la première partie du rapport, on retrouve une analyse des données sociodémographiques. Certaines logiques structurelles peuvent expliquer en partie l’émergence du phénomène mais ne suffisent pas à rendre compte de la distribution géographique du djihadisme au niveau macrosociologique. Contrairement aux idées reçues, le djihadisme est avant tout un phénomène qui affecte des jeunes qui ont grandi sur le territoire national avec une cellule familiale plutôt stable.  

Dans la seconde partie du rapport, on retrouve l’analyse biographique des individus écroués pour infraction à caractère terroriste. Plusieurs éléments sont pris en compte : l’activité professionnelle de l’individu, la formation ou non à l’usage d’armes ou de techniques de combat, le sentiment de stigmatisation ou de discrimination.

Dans la troisième partie, les chercheurs analysent les raisons qui poussent un individu à s’engager. La socialisation amicale constitue un mode important d’intégration dans la sphère djihadiste. Cette socialisation est d’autant plus importante avec l’arrivée des réseaux sociaux. 70% des personnes déclarent que cette consultation virtuelle a eu un effet sur leur socialisation au djihad.

Dans la dernière partie, différentes typologies des personnes incarcérées pour faits de terrorisme à référentiel djihadiste sont proposées. Il y a le prosélyte qui est le profil le plus préoccupant, le désaffilié, l’escapiste, l’indigné, le viriliste, le délinquant et le labellisé.  

sociologie_djihadisme_francais_1.pdf

Publié le 06 décembre 2022