Les personnels de l'Education Nationale sont en première ligne lorsqu'on évoque les mesures de prévention de la radicalisation. Parce qu'ils accompagnent des jeunes pendant l'adolescence - période propice à différentes formes de basculement - les professionnels exerçant en collèges et lycées doivent être formés à ces enjeux. Sous l'impulsion des services de la préfecture et de l'Education Nationale, une journée a été proposée aux chefs d'établissements de l'Oise pour mieux appréhender les phénomènes de radicalisation et leur prévention.
Plus de 40 participants sur l'ensemble de la journée, avec de nombreux chefs d'établissements mais aussi des CPE ou encore des assistants sociaux qui collaborent étroitement avec les établissements sur ces sujets. Cette journée a été ouverte par Monsieur OBELLIANNE, Directeur Académique des Services de l'Education Nationale dans l'Oise (DASEN) et Monsieur VERGALLO, nouveau Directeur de cabinet de Monsieur le préfet de l'Oise. Tous deux ont rappelé l'importance de la collaboration entre services de la préfecture et services de l'Education Nationale sur les enjeux de radicalisation.
Appréhender les radicalités dans leur pluralité
Le CRPRS a d'abord proposé un rappel de quelques définitions (radicalités/radicalisation/terrorisme) ainsi qu'un état des lieux des différentes radicalités qui peuvent mener à la violence à l'heure actuelle. Si la menace jihadiste reste prégnante, les établissements scolaires sont également particulièrement vigilants aux mouvances d'ultra-droite ainsi qu'aux radicalités masculinistes (notamment la mouvance "incel"). Les chefs d'établissement ont pu échanger sur les différents indicateurs de rupture et signaux de basculement dans des processus de radicalisation auxquels il convient de prêter attention. L'accent a été mis sur l'importance de voir les phénomènes de radicalisation comme pluriels, protéiformes, passant par des canaux et des indicateurs variés.
La prévention primaire a également été évoquée et le réseau Canopé a notamment pu présenter différents outils d'Education aux Médias et à l'Information (EMI) à disposition des enseignants. L'EMI est en effet un moyen de développer l'esprit critique des jeunes qui peut permettre de faire rempart à toute tentative d'embrigadement qui pourrait mener à une processus de radicalisation.
Enfin, la réponse publique et les partenaires impliqués dans la politique de prévention ont été rappelés. Dans ce cadre, les référentes radicalisation de l'Education Nationale dans l'Oise ont pris la parole pour rappeler les procédures de signalement.
Signaler pour protéger
Ces procédures de signalement ont ensuite pu être mises en pratique à travers des ateliers de mise en situation. L'objectif était de permettre aux participants de réfléchir collectivement à des situations fictives mais inspirées de cas réels. Pour chaque situation, les participants devaient indentifier d'éventuels indicateurs de basculement et réfléchir aux conduites à tenir. Ces ateliers animés en binôme par le CRPRS et les référentes radicalisation de l'Education Nationale ont permis de mettre en avant l'importance du travail partenarial face au doute que peut soulever une situation. Ces réflexions sur des cas pratiques ont été très appréciées par les participants et ont également permis de rappeler que les procédures de signalement servent avant tout à protéger les jeunes des comportements violents qu'ils pourraient avoir contre eux-mêmes ou contre leurs camarades. A ce titre, le guide "Prévenir la radicalisation des jeunes" du Ministère de l'Education Nationale propose des rappels utiles pour tout professionnel de l'enseignement.
