Il s'agit d'une série documentaire proposée par le groupe France Télévisions. Composée de 9 épisodes, celle-ci est en accès libre sur le site du groupe. Vous pouvez retrouver cette série via le lien suivant.
Actif dans les années -90, le "gang de Roubaix" désigne un groupe composé d'une dizaine d'individus, ayant commis une série de braquage à cette époque dans le Département du Nord. A l'époque, l'accent n'est pas porté sur une éventuelle radicalisation des jeunes hommes membres du groupe, ni sur leurs velléités terroristes. Ils sont considérés comme des braqueurs "classiques". Ce n'est qu'avec l'enquête, la perquisition d'une planque et l'arrestation de plusieurs membres du groupe que leurs liens avec des réseaux terroristes émergent. Bien qu'organisées par des groupes distincts, ces attaques sont à mettre en relation avec les attentats de 1994-1995 organisés par le GIA, notamment par des jeunes ayant grandi en France pour lesquels on peut parler de processus de radicalisation.
Les jeunes hommes impliqués dans le "gang de Roubaix" ont été parfois considérés, plusieurs années après, comme les "premiers individus radicalisés" en France. Les études sociologiques sur les processus de radicalisation se font nombreuses à partir des années 2000 et 2010, mais ce champ de la recherche n'est que peu exploré auparavant. A posteriori, plusieurs éléments dans le parcours biographique et dans les comportements de ces individus auraient pu être mis en relation avec un processus de radicalisation à caractère jihadiste :
- La volonté d'aller défendre la communauté musulmane et de se rendre sur un terrain d'opération. En l'occurrence, plusieurs membres sont allés combattre à cette époque en Bosnie-Herzégovine où ils ont rejoint une unité qui regroupait plusieurs dizaines de combattants étrangers ;
- Pour deux d'entre eux issus de familles catholiques, un processus de conversion passant rapidement du catholicisme à un islam rigoriste ;
- Une socialisation à la radicalité qui passe par le groupe d'amis. Plusieurs membres étaient des amis proches, exerçant une influence forte les uns sur les autres. Le processus de radicalisation s'est fait notamment par l'appartenance au groupe (Bunch of guys pour reprendre l'expression de M. Sageman).
- Une volonté de martyr : le refus de se rendre et le souhait de mourir les armes à la main, il semblerait que ce soit le cas au moins pour les individus décédés lors de l'assaut du RAID en 1996.
L'enquête révèlera une proximité de certains membres du groupe avec des réseaux terroristes internationaux et notamment une volonté de financer le jihad armé à travers les braquages qu'ils ont commuis. Pour en apprendre plus à ce sujet, retrouvez la série de France Télévisions.