Fethi BENSLAMA, Farhad KHOSROKHAVAR, Seuil, 2017
En quelques mots...
Comment des femmes et des (très) jeunes filles socialisées en Occident ont pu être attirées par Daech, perçu comme une organisation violente et répressive qui restreint les libertés féminines (traitement inégalitaire entre les hommes et les femmes, aucune liberté de circulation, cadre de vie extrêmement normé, etc.) ? Comment comprendre le renoncement aux libertés individuelles si chères aux sociétés européennes et ces départs massifs vers les théâtres de guerre ?
« S’intéresser à l’attrait d’une telle régression », voilà ce que proposent les auteurs. Dans cet ouvrage passionnant, le psychanalyste et le sociologue apportent leurs regards complémentaires sur ce phénomène. Les auteurs proposent des analyses qui se fondent sur des critères objectifs (âge, classe sociale, lieu de résidence, culture musulmane ou conversion, etc.) mais ils éclairent également les ressorts subjectifs de l’adhésion à ce régime (quelles motivations et quelles aspirations).
Ce livre paru en 2017 est le résultat d’une étude d’une soixantaine de cas de femmes. Les informations recueillies ont permis de dresser un tableau qualitatif général du djihadisme des femmes.
Fethi BENSLAMA est psychanalyste, professeur de psychopathologie et doyen de l’UFR d’Etudes psychanalytiques à l’Université Paris-Diderot. Farhad Khosrokhavar est sociologue, directeurs d’études à l’EGESS et directeur de l’Observatoire de la radicalisation de la Maison des sciences de l’homme à Paris.