L'Intelligence Artificielle (IA) est souvent dénoncée lorsqu'on parle des flux informationnels, parce qu'elle peut être génératrice de fausses informations (fake-news) ou d'hypertrucages (deepfakes). L'IA est donc souvent considérée comme un outil risqué, incertain, et duquel il faudrait se prémunir. Si ces inquiétudes sont tout à fait légitimes, l'IA peut aussi être utilisée à des fins de vérification de l'information. C'est ce que propose un outil innovant nommé Vera.
Vérifier une information en quelques secondes avec un téléphone
Vera a été créé par LaRéponse.Tech, une ONG française qui promeut une utilisation éclairée des outils numériques à des fins de changement social. L'outil se présente comme "le numéro de confiance pour vérifier des faits". En effet, pour vérifier la fiabilité d'une information, il suffit de composer un numéro, le 09.74.99.12.95, et de lui écrire via l'application Whatsapp ou de l'appeler. La voix de Vera répond alors, et propose des éléments pour répondre à la question posée sur l'information à vérifier. On peut ainsi vérifier des faits sur l'actualité politique, sur les déclarations de journalistes ou de représentants politiques, sur des faits de société... Voici quelques exemples d'utilisation ci-dessous.
Vera - Le numéro de confiance pour vérifier les faits
Vera - Le numéro de confiance pour vérifier les faits
Pour répondre aux questions posées, cet outil s'appuie sur 300 sites d'information ayant été sélectionnés par un comité d'experts, dont une centaine de sites de vérification d'information. L'outil s'alimente ainsi en permanence via ces sites et propose une synthèse des informations qu'il peut y trouver à l'utilisateur. Le comité d'experts s'assure de la rigueur et de la neutralité des sites utilisés comme ressources ; et les retours utilisateurs permettent également d'enrichir et d'améliorer en permanence l'outil.
Numéro gratuit, accessible sur tous les téléphones, même sans internet, Vera est donc un outil très pratique pour tous les professionnels concernés par les enjeux de vérification de l'information. Sa rapidité et sa facilité d'information rendent notamment l'outil très accessible pour les jeunes : avant de partager une quelconque information, il ne leur suffit que de quelques secondes en restant sur leur téléphone pour vérifier la véracité des faits.
Lutter contre les manipulations visuelles avec l'intelligence artificielle
L'IA peut donc être utilisée pour lutter contre les pratiques de désinformation. Des projets similaires ont vu le jour ces derniers temps, comme Virapic, un projet qui veut armer les jeunes et les étudiants face au risque de désinformation par l'image. Là encore, l'IA est en effet parfois utilisée pour générer de fausse images, de plus en plus réalistes, visant à tromper le spectateur (deepfakes). Ces images se retrouvent parfois partagées des milliers de fois sur les réseaux sociaux, sans que leur fiabilité ne soit remise en cause. Le projet Virapic vise à la fois à analyser la viralité de ces images à travers des programmes informatiques de reconnaissance de l'IA, et à remettre en avant des images authentifiées dans les résultats les plus consultés par les internautes, en s'appuyant sur les archives de l'Encyclopédie d'Histoire Numérique de l'Europe (EHNE).
Le projet Virapic s'intéresse donc aux évolutions des modes d'information mais aussi aux enjeux mémoriels. En effet, une image d'archives mal authentifiée, dont la source n'est pas claire, peut être mal utilisée et peut donner une version biaisée d'un événement historique. Il s'agit donc d'éviter les interprétations erronées de la mémoire de certains événements.