Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) est placé sous l'autorité de la Police Nationale (DGPN) et de la Gendarmerie Nationale (DGGN). Il élabore et diffuse des statistiques à destination du grand public dans les domaines de la sécurité intérieure. En janvier, ce service a publié une première photographie de l'évolution des chiffres de la délinquance et de l'insécurité pour l'année 2024.
Les indicateurs en augmentation
L'augmentation la plus forte concerne l'usage et le trafic de stupéfiants (respectivement +10% et +6%). Le nombre d'individus ayant été mis en cause sur ce type de faits a beaucoup augmenté en 2024. Le SSMSI précise que cette hausse peut être liée au déploiement policier important pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de l'été 2024 à Paris. Autre indicateur en hausse, les violences sexuelles enregistrées. Elles ont augmenté de 7% en 2024, et parmi celles-ci, on note une augmentation de 9% des viols et tentatives de viols. Avec la libération récente de la parole sur ces sujets, cette augmentation peut s'expliquer par une propension des victimes à davantage déclarer les faits et par l'amélioration de l'accueil des victimes au sein des services de sécurité. À noter que la part des victimes de violences sexuelles portant plainte reste très faible (entre 2% et 6% selon une enquête de 2022). Enfin, les cambriolages et vols de voitures sont eux en très légère hausse (1%), cependant leurs niveaux en 2024 restent très inférieurs à ceux atteints en 2019.
Les indicateurs en stagnation ou en baisse
Les coups et blessures volontaires et les vols avec armes sont en quasi-stabilité sur la période 2023-2024. Les vols violents sans arme (-11%) et les vols sans violence contre des personnes (-5%) sont en baisse, tout comme les homicides (-2%), bien qu'il est à préciser que les tentatives d'homicides sont elles en progression (+7%). Le SSMSI précise que ces évolutions sont différentes selon les territoires avec notamment, dans les départements et les régions d'Outre-mer, un taux de vols avec armes en progression (+6%).
Les profils des victimes et des mis en cause
Le SSMSI note que les mineurs entre 13 et 17 ans sont plus représentés parmi les mis en cause pour les vols avec armes (31%), les vols violents sans arme (35%) et les vols de véhicules (28%). Les 18-29 ans quant à eux sont plus impliqués dans les atteintes aux biens, les infractions à la législation des stupéfiants (56% pour trafic) ou encore les cambriolages de logement (41%). Les personnes de plus de 30 ans sont elles plus représentées dans les escroqueries et les fraudes aux moyens de paiement (57%) et les vols sans violence (50%). Enfin, le SSMSI remarque que sur l'ensemble des 18 indicateurs enregistrés, les personnes étrangères sont plus fréquemment mises en cause pour des atteintes aux biens par rapport à leur part dans la population (8 % de la population résidant en France), mais sont moins nombreuses parmi les auteurs présumés d’atteintes à la personne. En outre, sur la totalité des indicateurs enregistrés, les mis en cause étrangers restent minoritaires (17 % des mis en cause en 2024).
Du côté des victimes, le SSMSI note que les victimes d'atteintes aux personnes sont en moyenne plus jeunes que les victimes d'atteintes aux biens. Par ailleurs, les femmes - qui représentent 52% de la popilation française - sont sureprésentées parmi les victimes des violences sexuelles (85%) et de coups et blessures volontaires (60%). A l'inverse, elles sont très minoritaires parmi les personnes mises en cause.
Vous pouvez retrouver l'intégralité du rapport statistique du SSMSI ci-dessous. A noter que suite à cette première photographie, les indicateurs définitifs seront publiés durant la période estivale 2025.